Quand une personne âgée perd son autonomie, les personnes qui vivent avec elle, et notamment leur conjoint, sont les premières sollicitées pour leur procurer une aide au quotidien. L’Institut des politiques publiques (IPP) s’est intéressé à l’influence du genre sur la probabilité d’aider un conjoint dépendant, ainsi qu’au type de tâches effectuées.

Les hommes âgés sont plus souvent en couple que les femmes du même âge car il existe plus de veuves que de veufs : à peine la moitié des femmes (52 %) ont un conjoint, contre 79 % pour les hommes. Les femmes dépendantes ont donc presque deux fois moins de chances d’être en couple que les hommes dépendants (38 % contre 70 %). Environ 40 % des conjoints d’une personne âgée ayant au moins une difficulté légère lui apportent une aide.

Mais les femmes et les hommes ne réalisent pas les mêmes tâches auprès de leur conjoint, ce qui n’est dû ni à l’âge, ni aux besoins des conjoints aidés. Les femmes aident davantage pour les soins corporels, comme s’habiller ou se laver, ce qui implique un investissement physique et émotionnel important. De leur côté, les hommes aident en assurant les tâches qui s’effectuent à l’extérieur du domicile, comme faire les courses.

Une politique d’aide aux aidants doit tenir compte du rôle du genre dans le type d’aide apportée. « Soutenir les couples, et les femmes aidantes en particulier, en leur proposant et en les incitant à accepter une aide professionnelle pour les tâches qu’elles effectuent auprès de leur conjoint, parfois au détriment de leur santé, doit être un objectif des politiques en faveur des personnes âgées et de leurs aidants » conclut l’IPP.

Source : Notes IPP n° 75 avec le soutien de la CNSA.

Jean-Pierre Druelle et François Jabœuf